Pourquoi souffrir permet de se sentir exister?

On s'attache à ce que l'on pense être vrai, immuable, permanent.

La souffrance, la tristesse... sont des états passagers, si on s'y attache trop fortement, ils risquent de devenir notre état permanent.

On s'identifie à ce que l'on pense être notre identité. Les gens nous définissent comme tels. Et si on change, on a peur de n'être plus personne. Il est vrai que pour un temps donné, on a besoin d'être reconnu comme quelqu'un en souffrance, mais cela ne peut pas être le cas sur une longue durée. Et plus longtemps on reste dans cet état plus il nous est difficile de s'en détacher. Certains ressassent le passé, leurs épreuves toute leur vie, ce qui les maintient dans la plainte continuelle, dans la victimisation perpétuelle.

Je parle pour moi, mais c'est le cas pour bon nombre d'entre nous, les épreuves les plus douloureuses de ma vie ont été les plus salvatrices, les plus constructives, aprés coup. Alors oui, cela ne s'est pas fait d'un coup de baguette magique, il m'a fallu du temps, de l'introspection, du travail et une bonne grosse dose de courage! Mais ce qui en ressort est au-delà de mes espérances.

Le plus dur, en vérité, est notre résistance au changement. Savoir lâcher ce qui n'a plus lieu d'être pour aller vers le nouveau. Et ce laps de temps entre l'ancien et le nouveau peut-être long, trés trés long...

Mais ce temps est nécessaire et jamais perdu quand il s'agit de déconstruire des croyances, des valeurs qui ne sont plus en adéquation acev celui ou celle que nous sommes appelé(e)s à devenir. Oui, notre passé fait la personne que nous sommes mais en aucun cas il ne doit nous définir pour toujours. Il est possible et vital d'en faire une force et non plus de s'apitoyer sur notre pauvre sort.

Un jour où je me demandais quel était ''l'intérêt'' de la souffrance, pourquoi certains passent par des états d'énorme souffrance? ( qu'elle soit physique ou psychique), la réponse m'est apparue évidente: pour développer l'empathie. En effet, comment percevoir et comprendre ce que l'autre endure si on ne l'a pas, soi-même, vécu? Le bon sens tout simplement.

Il y a également l'idée de dépassement de soi, de résilience. De creuser toujours plus profondément en soi pour trouver la force de se relever, de rebondir.

Je ne sais pas si on a tous la même force intérieure mais je reste persuadée que l'on en a plus que ce que l'on croit.

Et rappelons-nous que nous ne pouvons pas évoluer dans la stagnation.